Mes premiers bateaux
Isigny sur mer, années 50, tous les jours pour aller à l'école primaire je passe le pont, quand la marée correspond, j'observe les pêcheurs partir ou rentrer sur leurs picoteux, leurs doris, ou quelques picoteux modernes à tableau et motorisés. Ce qui me marque le plus, ce sont les doris, propulsés par de grands avirons, pas encore motorisés.
J'ai maintenant 14 ans, mon père a acquis un "Zodiac", j'obtiens aprés avoir beaucoup parlementé le droit de faire des ronds dans l'eau, à l'aviron, sur le canal (un Zodiac, à l'aviron, je vous dis pas...), avec mon frère Michel,; aprés quelques petites sorties nous arrivons à faire les 3 kilomètres du chenal, passer la pointe du Petit Groin, et même aller jusqu'au Pont de Reux à Géfosse. Nous avons même fait un retour au portant avec sa voile carrée montée sur le mât en alu télescopique.
Le temps a passé..... Début 90, je suis en train de restaurer un petit doris, acheté à Grandcamp, quand par hasard, lors d'une promenade sur le port de Carentan, je tombe sur un canot blanc à vendre. Je le regarde sous toute les coutures, grimpe à bord, trop grand et trop cher pour mes moyens d'alors. Un de mes objectifs de Nikon, par maladresse féminine, tombera ce jour là au fond du bassin...
Je revends mon premier doris et en achète un second plus grand. Repeint à neuf, tout pimpant, il m'avait séduit sur la cale de Grandcamp.
Son nom: Le Pigeon III, avec un nom pareil, j'aurais du avoir des doutes....
J'entreprends avec un ami une restauration plus poussée et là, c'est la catastrophe, le puits de moteur et le tableau sont presque totalement pourris, tout le bordé tribord est à refaire, ainsi qu'une serre, les lisses de plat bord et le plancher; "la cabane" à l'avant sera modifiée et refaite en pin douglas pour être plus esthétique.Je dois aussi enlever toutes les vis à bois qui avaient du servir à resserrer le bordé et qui dépassent dans le bateau, boucher des centaines de trous avec des petites chevilles trempées dans de la PPU. Le copain jette l'éponge et me revoilà seul à l'ouvrage. Cinq années plus tard,en 2001, après des moments de découragement et l'envie parfois de le passer par la tronçonneuse, le "Klee", retrouve enfin sont élément marin sur la plage de Géfosse Fontenay.
Le doris en restauration, le plus dur est passé, la restauration s'achève.
L'ancienne peinture est enlevée thermiquement et toute la coque est passée au minium en attendant sa couleur définitive.
Auparavant, j'avais pris la précaution de gorger tous les bois d'un mélange d'huile de lin et de white spirit 50/50 , plusieurs fois par an, afin de le protéger des intempéries.
Ou l'on rêve de grandes virées en mer....
Il flotte!
Mouillage en baie des Veys